Industrie textile – réparer plutôt que jeter !
29 janvier 2025
Depuis le 1er janvier 2025, une directive Européenne interdit de jeter ses textiles dans la poubelle "tout venant", sauf s'ils sont souillés ou mouillés. Quelles conséquences pour le secteur de collectes de vêtements et quelles solutions s'offrent à vous ?

C’est pour éviter d’incinérer ce qui peut être recyclé que l’Europe a voté une directive de stratégie pour des textiles durables et circulaires.
Mais à quel prix ? Et dans quelles conditions ces textiles vont-ils être réutilisés ou recyclés?
Vous faites le tri dans votre garde-robe, mais dans quel état se trouvent vos vêtements, chaussures, accessoires textiles (sacs, bonnets, gants, écharpes, draps, etc) que vous destiniez à la poubelle ?
- Ils sont encore en bon état -> je les donne à un proche ou je fais un don à une entreprise du secteur de l’économie sociale (Terre ASBL, Oxfam Solidarité, Les Petits Riens et d’autres), via un magasin de seconde main, ou via les bulles de collectes.
- Ils sont mouillés, souillés ou en lambeau -> je peux les mettre à la poubelle « tout venant »
Mais si l’on suit cette nouvelle directive européenne, que faire alors s’ils ne sont ni souillés, ni mouillés, mais pas en assez bon état que pour les donner ?
De ne pas les jeter à la poubelle, et de quand même les mettre dans les bulles de collecte ! Or, dans ce cas, le risque est que le nombre de ces textiles augmente dans les bulles à vêtements, et que les coûts de cette collecte, tri et recyclage reviennent aux entreprises d’économie sociale, déjà ensevelies sous les tonnes de vêtements à récolter à l’heure actuelle.
Selon RESSOURCES, la fédération des entreprises sociales et circulaires, 17% des textiles collectés sont considérés comme des déchets ultimes, que l’on ne peut ni réutiliser, ni recycler.
Ces derniers terminent donc à l’incinérateur, ce qui induit des coûts : « C’est 180 euros la tonne », signale Franck Kerckhof, le directeur adjoint et porte-parole. « En fait, on assiste à un transfert de la charge financière. Ce qui était supporté par les intercommunales pour ramasser et brûler les immondices le sera par les acteurs de la filière de la collecte et du recyclage. Les mauvais textiles que les gens ne mettront plus dans leur poubelle seront quand même brûlés, mais au frais du secteur qui va se retrouver avec plus de déchets. Il faut absolument que la Responsabilité Elargie du Producteur soit d’application car on perd de l’argent. Chaque vêtement collecté coûte entre 15 et 20 centimes. Il faudrait que les fabricants contribuent à hauteur d’un euro par kilo de textile. » (Source: RTBF)
Bien qu’il existe déjà assez de vêtements sur notre planète pour habiller les générations à venir, le consumérisme et l’attrait pour la Fast Fashion ne cesse de grandir. Les achats en ligne (Shein, etc) et les plateformes telles que Vinted ont évidemment joué un rôle central ces dernières années, rendant la consommation de fringues toujours plus facile et rapide, en quelques clics depuis son canapé.
Mais alors que pouvez-vous faire pour contrer ce phénomène ?
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Entretenez, prenez soin de vos vêtements afin de les conserver dans le temps !
- Lisez-bien les précautions de lavage, et évidemment, pensez à réparer les vêtements que vous avez déjà, rendez-vous dans un Repair Café, chez un.e couturier.e ou réparez-le par vous-même ! Cette étape clé vous fera garder votre jeans préféré, que vous pensiez destiné à la poubelle. Saviez-vous qu’entre 2022 et 2024, sur 942 événement de Repair Cafés, nous avons reçu 3914 vêtements/textiles, et que 96% d’entre eux ont pu être réparés ? Cela a permis d’éviter de jeter environ (statistiques basées sur des moyennes encodées) 3187 Kg de ces textiles !
- Pensez à la méthode BISOU
- Si ce vêtement est utile et répond à un besoin, pour le garder plus longtemps, préférez la qualité à la quantité. Ce tableau des labels durables textiles peut vous aider dans vos futurs choix d’achats. Ou surfez sur le site de The Good Goods pour en savoir plus sur la mode durable.
Et question chaussures, rendez-vous chez le cordonnier pour les réparer, ou sur le site d’Ecoconso pour vous aider à faire le bon choix d’achat !
Sources utiles: